La Faculté de Traduction et d’Interprétation (FTI) de l'Université de Mons (Belgique) organise, le mardi 4 février 2020, en collaboration avec le service de traduction de la Commission européenne
(Direction générale de la traduction, DGT) un atelier : « Le traducteur à l’ère de l’intelligence artificielle : nouveaux défis et horizons ».

L'atelier sera consacré à la pratique de post-édition de traduction automatique en contexte professionnel, ainsi qu' à l’adaptation du métier de traducteur aux avancées technologiques actuelles.

 

Un bel avenir

Le matin, le premier intervenant sera Guillaume Deneufbourg, président de la Chambre belge de traducteurs et interprètes (CBTI) et chargé d'enseignement au sein du département de néerlandais de la Faculté de Traduction et d’Interprétation de l'Université de Mons. Guillaume Deneufbourg partagera son expérience d’observateur de longue date du marché professionnel de la traduction, à la fois à travers une réflexion personnelle sur l’évolution du métier et une série d’études menées récemment sur l’adoption de la « MTPE » (post-édition de traduction automatique) par les professionnels. Il dressera certains parallèles avec d’autres professions prétendument « menacées » par la révolution technologique et expliquera pourquoi il reste pour sa part convaincu que les traducteurs restent promis à un bel avenir – à condition qu’ils veulent s’en donner les moyens.


La post-édition de traduction automatique à la Commission européenne

Ensuite, Loïc de Faria Pires (Université de Mons) animera une présentation sur le thême : « DGT et post-édition : quelle qualité à l’ère de l’intelligence artificielle ? »

Loïc de Faria Pires : « Les traducteurs de la Direction générale de la traduction (DGT) de la Commission européenne ont, durant plusieurs années, eu la possibilité de post-éditer une sortie de traduction automatique statistique (MT@EC) dans le but d’optimiser leur productivité dans un contexte de ressources humaines et budgétaires en diminution. Début 2019, la traduction automatique proposée dans l’interface de travail des traducteurs du département de langue française relève d’un autre paradigme : il s’agit d’une traduction automatique neuronale (eTranslation). »

Dans le cadre de sa recherche doctorale en cours, Loïc de Faria Pires a étudié un corpus de post-éditions de traduction automatique statistique (constitué avant 2019), et un corpus de post-éditions de traduction automatique neuronale (constitué en 2019-2020) à partir de textes fournis par des traducteurs de différents niveaux d’expérience. Il présentera les résultats préliminaires d'une étude de cas, en s'appuyant sur les questions suivantes : Le niveau d’expérience des traducteurs influence-t-il la qualité des contenus post-édités à partir des deux approches (traduction automatique statistique et traduction automatique neuronale)? Les types de phénomènes apparaissant dans les contenus post-édités et nécessitant une intervention postérieure des réviseurs de l’institution sont-ils similaires ou, au contraire, variables chez les participants ? Quelle est l’influence réelle de la traduction automatique brute (c’est-à-dire la proposition faite par le moteur de traduction automatique avant toute intervention humaine) dans la qualité globale des contenus post-édités ?


La traduction à la Banque européenne d’investissement 

Thierry Fontenelle, Chef de la Division des Services linguistiques de la Banque européenne d'investissemnt (BEI) présentera « La traduction à la Banque européenne d’investissement ».

Thierry Fontenelle : « Nous présenterons les différents outils utilisés par la Division pour gérer le flux de travail, les mémoires de traduction, ainsi que l’utilisation actuelle et future de la traduction automatique. Nous aborderons également brièvement quelques-unes des nouvelles fonctionnalités de la nouvelle version de la base de données terminologiques interinstitutionnelle IATE et conclurons par quelques réflexions sur les nouvelles compétences que les traducteurs sont amenés à acquérir, qu’il s’agisse de compétences ‘digitales’ ou des ‘soft skills’ que requiert un monde en constante mutation. »

La Banque européenne d’investissement est le bras financier de l’Union européenne depuis 1958. Premier prêteur multilatéral au monde, la BEI est un des principaux bailleurs de fonds de l’action en faveur du climat. Cette institution européenne, située à Luxembourg, a un effectif d’environ 3400 personnes et compte une cinquantaine de bureaux régionaux répartis dans le monde. Son Conseil d’administration vient récemment d’adopter une nouvelle politique de prêt dans le secteur de l’énergie et confirmer la révision à la hausse des ambitions de la Banque concernant l’action en faveur du climat et la durabilité environnementale.

Thierry Fontenelle : « La Division des services linguistiques de la BEI lui permet d’assurer une politique de communication multilingue. Sa division, qui compte actuellement près d’une cinquantaine de membres, gère les demandes de traduction en offrant un savant mélange de traductions internes et de traductions produites par des prestataires externes. L’utilisation d’outils de mémoires de traduction ainsi que de bases de données terminologiques nécessite des compétences techniques toujours plus pointues. La traduction automatique, actuellement uniquement utilisée par le personnel non-traducteur de la Banque afin de prendre connaissance du contenu d’un document, permet de gérer la demande et de maintenir sous contrôle le budget consacré à la traduction. »


Outils de traduction à l'ONU

Anne Fassotte, Chef de la Section française de traduction de l'Office des Nations Unies (ONU) à Genève, fera une présentation portant sur l’utilisation d'un moteur de traduction automatique statistique et différents moteurs de traduction neuronale. Le point de vue sera celui de la gestionnaire d’un service de traduction ayant pour clients les organes et divisions d’une organisation internationale. Les questions abordées comprendront l’historique de la mise en service des outils, l’utilisation qui en est faite, les études empiriques réalisées à leur sujet et les enseignements qui peuvent en être tirés au stade actuel des choses.

Le Secrétariat de l’ONU occupe, rien que pour la langue française, une grosse centaine de traducteurs permanents, à qui viennent s’ajouter des traducteurs temporaires et des traducteurs « contractuels » (pigistes) occupés une partie de l’année. En tout, ce sont quelque 18 millions de mots qui sont traduits chaque année. Tous les traducteurs disposent des mêmes outils de traduction, regroupés dans la suite eLuna, créée pour l’ONU, par l’ONU. Cette suite d’outils comprend, entre autres, un moteur de traduction automatique statistique et différents moteurs de traduction neuronale selon les langues.


Opportunités

Luc Van Haute, co-CEO Ubiqus Belgium, discutera des « Tendances et technologies actuelles dans l'industrie de la traduction: opportunités dans le domaine B2B pour les entreprises de traduction et leur réseau de traducteurs indépendants. »


Atelier pratique

Durant la session de l’après-midi, un atelier pratique de post-édition d’une durée de deux heures sera animé par Baudouin Simon, traducteur fonctionnaire à la DGT et spécialiste de l’outil. Durant cette session, les participants seront plongés dans la post-édition telle que menée au sein de la Commission européenne, en post-éditant des contenus obtenus à partir du nouveau moteur de traduction automatique neuronale eTranslation utilisé par l’institution..

Le but de cet atelier est de partager les bonnes pratiques en termes de post-édition professionnelle, et entretenir de riches débats sur l’évolution de la profession de traducteur, toujours plus rythmée par les progrès de la technologie qui l'entoure.


Pour de plus amples informations, veuillez visiter le site web de cet atelier "Translating Europe

 

 

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